mercredi 3 novembre 2010

The Walking Dead - S01E01


Après des mois d'attente, des trailers... appétissants, le 1er épisode de la saison 1 de The Walking Dead, la série de Frank Darabont (Les évadés, La ligne verte, The Mist) adaptée du comics éponyme excellentissime de Robert Kirkman débarque enfin sur nos petits écrans. Alors, le résultat est il à la hauteur du battage marketing qui est fait depuis des semaines ou bien va t'on au devant d'une déception annoncée ? En bon normand, je ne vais pas me mouiller pour l'instant et je vais répondre : "Un peu des deux..."

Rick Grimes, shérif adjoint d'une petite ville des États Unis, est gravement blessé lors d'une intervention. Il se réveille dans son lit d'hôpital plusieurs semaines plus tard. Durant son coma, le monde a changé. Les morts son revenus à la vie et ni la police, ni l'armée n'ont pu endiguer l'épidémie. Seul, Rick part à la recherche de sa femme et de son fils qu'il croit à Atlanta dans un camp de réfugiés.


Sur le papier, cette série à de quoi faire saliver tout amateur de tripailles pas trop fraiches. Un des meilleurs comics actuel, un réalisateur qui à fait ses preuves (quoi qu'on en pense), Greg Nicotero (Day of the Dead, Evil Dead 2, Evil Dead 3, Une nuit en enfer...) au maquillage. Cela fait plus penser à un film de cinéma qu'à une série. D'un autre coté, c'est vrai que le casting, un peu cheap, n'a pas vraiment de star. Beaucoup d'acteurs de séries. Sarah Wayne Callies dont le plus haut fait d'arme est d'avoir été la vedette féminine de Prison Break (gros bof). Des acteurs de cinéma pas très connus. Jon Bernthal, vu dernièrement dans The Ghost Writer, est l'acteur typique dont on connait le visage sans arriver à se rappeler le nom et les films dans lesquels on l'a vu. Et puis Frank Darabont, spécialiste auto proclamé des adaptations de Stephen King, quelque part ca peut faire peur aussi. The Walking Dead, c'est quand même autre chose que l'horreur gentillette du roi de Bangor. The Walking Dead, c'est de la tripaille, du sang, des héros qui échouent, des personnages attachants qui meurent. Comme toute oeuvre qui revendique plus ou moins une parenté avec Romero, The Walking Dead se sert du mythe des zombies pour nous renvoyer dans la face toutes les dérives de notre société. En 1968, Romero nous parlait dans Night of the Dead de l'Amérique raciste et ségrégationniste. En 1978 c'était la société de consommation qui était dans le viseur de Dawn of the Dead... Est ce que Darabont pouvait être l'homme de la situation ? Oui, sans doute. Est ce que ce premier épisode comble mes attentes ? Non ! Loin de là !!!


Je vais évacuer tout de suite l'aspect horrifique de la série qui est globalement réussi. Les effets spéciaux sont très bons, les zombies bien cracras. Il y a de la tripaille. Ça gicle, ça saigne. La série commence sur la séquence d'une gamine zombifiée qui se mange une balle en pleine tête. De ce coté là rien à redire. C'est tout l'enrobage qui ne va pas. On verra bien comment la série va évoluer mais, après avoir vu ce pilote, j'ai des craintes. J'ai peur qu'effectivement l'aspect politique passe complètement aux oubliettes et que la série soit un peu trop timide sur la remise en question des valeurs "dites" américaines. Par exemple, lorsque Rick rencontre Morgan et Duane (le père noir et son fils) et qu'ils prennent leur premier repas ensemble. Que font ils avant de manger ? Ils disent les grâces bien sur. C'est d'une logique implacable. La société s'est effondrée, les morts marchent joyeusement dans la rue... Remercions Dieu pour ce repas. Autre exemple, dès le début de l'épisode, Darabont place une scène de dialogue entre Rick et son ami Shane. Dans cette scène, Rick évoque des problèmes de couples assez graves avec sa femme. Cette scène n'existe bien sur pas dans le comics. Je suis d'ailleurs à peu près sur qu'à aucun moment des problèmes de couple de cette importance ne sont évoqués. Cette scène n'a qu'un seul but, faire que le spectateur ne déteste pas Lori lorsqu'il va découvrir qu'elle s'est bien vite mise en couple avec Shane, le meilleur ami de son mari qu'elle a laissé dans le coma dans un lit d'hôpital. Ce sont des détails peut être mais, si déjà là, Frank Darabont refuse de remettre en cause la morale américaine qu'est ce que ca va être plus tard ?

La série ne fait que commencer. Il reste encore cinq épisodes pour clôturer cette première saison. Je vais lui laisser sa chance jusqu'à ce terme avant de rendre un avis définitif tout en espérant que les problèmes de ce pilote vont rapidement être résolus et que la série va réussir à trouver le ton juste. Mais si Darabont compte nous faire du Stephen King, ca sera sans moi pour la saison deux.

4 commentaires:

Marvelll a dit…

Je l'ai vu et l'ai commenté sur mon blog. Je l'ai plutôt apprécié et ça s'annonce prometteur surtout quand on voit les images du deuxième épisode (je n'ai pas pu m'en empêcher ^^).

Pitivier a dit…

Mais il y a des bonnes choses das ce pilot. J'ai l'air dur comme ca mais il y a des bonnes choses. C'est juste qu'il manque ce petit truc pour que ca soit vraiment excellent. Je suis vraiment surpris des changements effectués par Darabont. Je pensais qu'en étant sur une chaine câblée on aurait échappé à ca.

Dom a dit…

Comme toi, je pense qu'il y a à boire et à manger dans ce pilote, mais pas tout à fait pour les mêmes raisons que tu évoques.

Bon, déjà, on en a parlé ailleurs, je ne connais pas du tout le comics. Mais concernant l'épisode en lui même, je dirais que la liste des bons points se trouvent : dans l'ambiance, les maquillages, et, le cliffhanger final, vraiment bien trouvé. En points noirs, je dirais qu'il y a la mise en scène parfois pauvre (la scène où le héros se fait tirer dessus, c'est digne de Walker Texas Ranger) ; les effets visuels : le sang numérique lors des impacts de balle c'est pas top ; les références précoces, à Zombie, à 28 jours plus tard (enfin là, c'est très subjectif !).

A voir comment ça va évoluer donc...

Pitivier a dit…

Effectivement certains CGI sont moyens. Moi c'est les mouches que j'ai trouvé pas terribles. ;) Mais il faut garder à l'esprit que ce n'est pas du cinéma. Ils ne peuvent pas se permettre de passer plusieurs semaines en post prod pour fignoler les moindres détails.

Sinon, je n'ai pas été choqué par la mise en scène. C'est assez sobre en effet mais je trouve que ca colle bien à l'ambiance.

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