Contre toute attente, Katniss a survécu une seconde fois aux Hunger Games. Mais le Capitole crie vengeance. Katniss doit payer les humiliations qu'elle lui a fait subir. Et le président Snow a été très clair: Katniss n'est pas la seule à risquer sa vie. Sa famille, ses amis et tous les anciens habitants du district Douze sont visés par la colère sanglante du pouvoir. Pour sauver les siens, Katniss doit redevenir le geai moqueur, le symbole de la rébellion. Quel que soit le prix à payer.
Le voilà donc le fameux troisième et dernier tome qui vient conclure les aventures de Katniss et Peeta. Pour ceux qui étaient sur une autre planète ces dernières années, Hunger Games est LA série à succès dans la littérature jeunesse en ce moment. En trois années et autant de tomes, Suzanne Collins a su conquérir un public nombreux et fidèle qui s'arrache chaque nouveau volume de cette saga qui connaitra les honneurs d'une adaptation au cinéma en 2012. Il faut dire que le 1er tome était drôlement bien foutu. Un concentré d'action mettant en scène 24 adolescents s'entre tuant dans une arène pour un grand show télévisé. L'idée n'était pas nouvelle en soit (Running Man, Marche ou crève, Battle Royal) mais terriblement bien utilisée et inédite à ma connaissance dans la littérature jeunesse. Le second tome m'avait personnellement laissé un peu sur ma faim. L'effet de surprise était passé et l'histoire et les personnages semblaient faire du sur place. Cet immobilisme se traduisit par une seconde partie qui renvoya nos héros dans l'arène. Heureusement, le cliffhanger final laissait espérer un dernier acte assez excitant mettant en scène une Katmiss, enfin maitre de son destin, prenant la tête de la révolution contre le Capitol et son infâme président Snow. Malheureusement le résultat est tout autre.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, ce livre est certainement ce que j'ai lu de plus mauvais depuis pas mal d'années. Le récit est centré sur Katniss, qui réfugiée dans le district 13 passe son temps à trainer son malheur comme un boulet et à se lamenter sur son pauvre Peeta qui est retenu prisonnier par les méchants du Capitol. Les chapitres s'égrènent et c'est toujours la même rengaine qui revient page après page. Le monde est trop cruel. Katniss ne pourra pas vivre sans Peeta ni supporter l'idée qu'il lui arrive du mal à cause d'elle. Arrivera-t-elle un jour à savoir qui de Peeta ou de Gale elle aime vraiment ? Cette Katniss en mode Caliméro, incapable d'agir, de se prendre en main et de devenir le leader de la lutte armée contre le Capitol est tout simplement insupportable. L'action que tout le monde attend et qui avait fait le succès du premier tome n'arrive que dans le dernier quart du récit. Avant ce n'est que jérémiades, bons sentiments et amours de collégiennes totalement niaises et stupides. En plus c'est écrit n'importe comment, sans style, avec un vocabulaire qui ne doit pas dépasser les 200 mots. C'était sans doute déjà comme ça avant, mais avant il y avait une histoire et des personnages sympas qui arrivaient à cacher la misère. Là, il n'y a plus rien. Juste un machin qui ne vole pas plus haut qu'un roman harlequin en termes d'intrigue et de psychologie des personnages.
Maintenant que cette trilogie est terminée et que l'on peut dresser un bilan, il apparait clairement que seul le premier tome est digne d'intérêt. D'ailleurs il se suffit à lui même et n'appelle pas forcement une suite, ce qui veut bien dire que cette trilogie est parfaitement artificielle et n'a aucunement l'ambition de présenter un univers cohérent et des personnages qui évoluent au fil du temps. L'aspect dystoptique du premier tome n'est jamais exploité, l'auteur préférant se consacrer à l'évolution de son triangle amoureux. Il y a dans ce livre si peu de réflexion par rapport au présent que cela en devient consternant, surtout au vu du sujet qui aurait permis d'aborder des thèmes comme la télé réalité, la personnification du pouvoir ou les responsabilités du citoyen. Des thèmes qui, dans notre société, ne sont pas sans intérêt. Est ce que les adolescents actuels sont si stupides et si superficiels qu'ils doivent se contenter de divertissements bas de gamme, de sentiments stéréotypés ? Est ce que la littérature de l'imaginaire à destination de la jeunesse est obligée de se calquer sur des œuvres comme Twillight et ne pourrait pas proposer autre chose que de la psychologie de comptoir et des amours contrariées ? Un tout petit peu de réflexion et de profondeur n'a jamais tué personne.
1 commentaires:
Tiens, je ne suis pas totalement d'accord avec toi (forcément, moi j'ai adoré ce dernier tome :D).
C'est vrai que la "Katniss Caliméro" est un peu difficile à supporter, mais elle se reprend en main relativement rapidement quand même. Et moi qui ait horreur des triangles amoureux, je trouve que celui ci est très soft, et on sait de toute façon depuis le début qu'elle est faite pour Peeta (enfin en tout cas, je le sentais ainsi depuis le début).
Après, j'ai trouvé que certaines questions étaient soulevées, notamment vis à vis de la guerre, et de la capacité à se mettre au niveau de l'ennemi que l'on veut atteindre. Dans ce cas là, comment partir sur une base saine pour une nouvelle organisation du pays, si on calque le modèle de nos ennemis, et Katniss l'a bien compris avec son action de la fin du livre.
En tout cas, j'ai passé un bon moment de lecture, c'est dommage que tu n'aies pas été plus conquis :)
Enregistrer un commentaire
Attention : Tout commentaire Anonyme sera systématiquement effacé.
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.