mardi 18 janvier 2011

Léviathan - Scott Westerfeld

Auteur : Scott Westerfeld
Editeur : Pocket jeunesse
Pages : 440
Prix : 19€

1914. A l'aube de la Première Guerre mondiale. D'un côté, les darwinistes (Anglais, Français, Russes), adeptes du tout biologique et rois de la manipulation génétique. De l'autre, la civilisation ultra-mécanique, les clankers (Allemands, Autrichiens, Turques.) La guerre éclate avec l'assassinat de l'Archiduc François-Ferdinand. Alek, son fils, menacé lui-aussi de mort, prend la fuite sur un robot de combat bipède bardé de mitrailleuses. Il réussit à rejoindre la Suisse et se cache dans un vieux château en ruines. Pendant ce temps, la jeune Ecossaise Deryn Sharp, orpheline, s'habille en garçon et se fait engager dans l'Air Service (forces aériennes britanniques.) Après un premier vol d'essai mouvementé aux commandes d'une méduse volante, elle rejoint l'équipage du Léviathan, sorte de baleine géante gonflée à l'hydrogène. A son bord, un chargement biologique, classé secret défense. Ils volent vers Constantinople, mais les Allemands les attaquent et le Léviathan s'écrase dans les Alpes. C'est là que Deryn, toujours déguisée en homme, fait la rencontre explosive d'Alek...


Roman jeunesse, légèrement uchronique, fortement steampunk, léviathan est le premier tome d’une trilogie qui devrait se terminer en 2012 dans notre beau pays. Qui dit roman jeunesse, dit souvent écriture simple et légère. Oui mais pas tant que ca en fait. L’histoire, très documentée, est beaucoup plus travaillée que la majorité des romans jeunesse. Comme il l’explique dans la postface de son livre, Scott Westerfeld a tenu à garder une part de véracité historique. Ainsi, c’est toujours l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand qui est le point de départ de la première guerre mondiale. L’auteur développe même une théorie qui a eu son heure de gloire chez les historiens. L’assassinat de l’archiduc aurait en fait été commandité par les Allemands ou les Autrichiens car celui-ci s’opposait à la guerre. Ainsi, il n’y a pas ce sentiment de superficialité que j’avais éprouvé pour « Ceux qui sauront » de Pierre Bordage. Quand aux personnages, autre point souvent problématique dans les romans jeunesse, si ils sont un peu clichés, ils sont suffisamment travaillés pour être interressants. On se doute dès le début que la relation Alek/Deryn finira à un moment ou un autre par évoluer en romance mais cela est bien fait, sans sentimentalisme excessif et romantisme adolescent à l’eau de rose. En espérant que l’auteur arrive à maintenir le cap jusqu’à la fin de la trilogie.

Si notre couple d’ados est dans l’ensemble rien réussis, les personnages de second plan sont pour l’instant moins travaillés. Je pense surtout au conte Volger qui est le bourru de service et surtout au Dr Nora Barlow qui est l’archétype de l’héroïne féminine de roman steampunk. Femme séduisante, intelligente, cultivée, en rébellion contre les conventions de son époque vis-à-vis de la gente féminine, elle est trop parfaite pour être crédible trop longtemps. C’est dommage mais le personnage peut encore évoluer. Parce que mis à part ca, c’est du quasi sans faute. L’ambiance steampunk est une réussite. Si les Clankers et leurs grosses machines sont assez classiques pour ce genre d’histoire, les Darwinistes sont une excellente trouvaille. Même si l’idée d’une baleine flottante gonflée à l’hydrogène ne tiens pas la route une seule seconde sur le plan scientifique, sur le plan graphique c’est une réussite et l’opposition de style entre ces deux technologies si différentes donne lieu à des scènes de batailles inédites et captivantes très bien mise en images par les illustrations de Keith Thompson. D’ailleurs, tout le livre dans son ensemble est captivant. Même si l’issue finale est sans réelle surprise, le rythme faiblis rarement et les différentes péripéties maintiennent l’attention du lecteur à un bon niveau. L’histoire est construite comme une série, un épisode étant constitué de deux chapitres, que l’on prendrait plaisir à retrouver semaine après semaine.


Léviathan est donc un roman que je recommande chaudement. Les personnages sont attachants et l’histoire pleine de péripéties. Lecture divertissante et intelligente, le roman de Scott Westerfeld saura plaire à un large public de tout ages.

Ils en parlent également :
Elessar, Val, Gromovar

Challenge Winter Time Travel

5 commentaires:

Guillaume44 a dit…

Merci pour cette chronique, je vais le lire prochainement et ceci me semble bien engagé !

A.C. de Haenne a dit…

J'entends de plus en plus de bien de ce roman, et c'est d'autant plus frustrant que je ne l'ai pas ! Ta critique donne envie...

A.C.

Pitivier a dit…

Vas y ! Fonce ! C'est franchement sympa.

Val a dit…

J'ai passé un bon petit moment aussi.
C'est rafraichissant !

Hop, je t'ai linké !

Pitivier a dit…

Merci bien. Je te rajoute également.

Enregistrer un commentaire

Attention : Tout commentaire Anonyme sera systématiquement effacé.

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.