jeudi 9 juin 2011

L'affaire Charles Dexter Ward - H.P. Lovecraft

Auteur : H.P. Lovecraft
Editeur : J'ai lu
Pages : 126
Prix : 3,70€

Charles Dexter Ward, jeune étudiant féru d'archéologie, d'histoire et de généalogie, découvre un jour que Joseph Curwen, jugé pour sorcellerie à Salem, est un de ses ancêtres. Curieux de nature, il part à la recherche de son histoire. Dès le début de son enquête, Charles acquiert de prodigieuses connaissances historiques, compensées par une étrange amnésie du temps présent. Il développe en outre un inquiétant mimétisme avec son aïeul. Devant ces répercussions inattendues, le docteur Willett, médecin et ami de la famille Ward, part à son tour en quête.

Aussi curieux que cela puisse paraitre, j'ai très peu lu de Lovecraft dans ma vie. Un peu à l'adolescence mais je me souviens n'avoir pas trop accroché. Il faut dire que j'ai toujours eu un peu de mal avec les nouvelles... Pourtant, amateur d'horreur et d'épouvante comme je le suis, Lovecraft a tout pour me plaire. Je me souviens avoir passé des heures dans ma jeunesse sur Alone in The Dark, un jeu vidéo français (cocorico) d'inspiration clairement lovecraftienne, ou avoir vu et parfois apprécié de nombreuses adaptations cinématographiques des œuvres de l'écrivain comme Dagon ou Re-animator. Il était donc logique que j'y retourne un jour et quoi de mieux pour débuter cette redécouverte que l'affaire Charles Dexter Ward, le seul roman du maitre de Providence ? Charles Dexter Ward est un jeune homme passionné de science, d'histoire et d'archéologie qui découvre par hasard qu'il a pour ancêtre un certain  Joseph Curwen qui au 18eme siècle a été chassé de Salem pour sorcellerie et est venu s'installer à Providence. En enquêtant sur cet aïeul caché, Charles Dexter Ward va faire une découverte qui va virer à l'obsession et réveiller de vielles puissances diaboliques qui vont avoir raison de sa santé mentale. Petit à petit, le jeune homme qu'était Charles Dexter Ward va s'effacer pour faire place à un être qui rappelle étrangement Joseph Curwen, ce mystérieux ancêtre.

Ce roman, écrit en 1927 mais publié après la mort de Lovecraft, s'inscrit dans le mythe de Chtulhu et se focalise plus particulièrement sur Yog-Sothoth, «le tout en un et un en tout», Dieu des magiciens et des sorciers. Comme souvent dans les écrits de Lovecraft, l'histoire est racontée par un témoin des évènements qui relate les faits en montant crescendo dans l'horreur jusqu'à un final où celle ci cède la place à la folie. Les thèmes abordés sont souvent un peu les même, à savoir la confrontation entre la modernité (les protagonistes sont souvent des scientifiques, des artistes, des médecins)  et des puissances ancestrales. Confrontation qui tourne toujours au désavantage des scientifiques que Lovecraft ne semble pas porter dans son cœur.  Lovecraft semble accorder beaucoup d'importance également à l'hérédité puisque ses personnages subissent souvent le lourd héritage de leurs ancêtres. Enfin, tous les écrits de l'auteur tournent autour de mythes et de croyances décrivant des divinités maléfiques (les grands anciens) en totale opposition avec l'image classique du Dieu aimant et bienfaiteur véhiculée par les principales religions. Ces mythes et ces divinités, ayant pour nom Cthulhu, Dagon ou Nyarlathotep sont le principal intérêt des récits de Lovecraft qui en un peu plus de vingt an a construit un univers ayant fait fantasmé des millions de lecteurs.

Malheureusement, je ne suis jamais rentré dans l'ambiance du livre. Il faut dire que le style de l'auteur, si particulier, n'aide pas beaucoup à l'immersion. Lovecraft décrit les évènements de manière très froide, sans artifices, laissant l'imagination du lecteur faire tout le travail. Mais mon imagination n'a jamais été titillée par ce récit qui au contraire m'a souvent plongé dans un profond ennui. Ces 126 pages m'ont parue bien longues et souvent répétitives. Du coup, j'espère que la pilule ne passera pas dans les nouvelles avec un récit plus bref, allant à l'essentiel. Réponse prochainement.

CITRIQ
Ils en parlent également : Julien le Naufragé, Ifisdead, Arutha, Hugin & Munin, Imaginelf, El Jc

5 commentaires:

Guillaume44 a dit…

Lovecraft aimait les sciences, du moins dans sa jeunesse il créa de petites revues scientifiques (astronomie je crois) et dès son enfance il cultiva une fascination pour la chose scientifique. Dans ses nouvelles, c'est plus l'intrusion du fantastique comme élément irréel échappant au savoir et au contrôle humain qui est mis en avant. Son fantastique est un cauchemar éveillé.

pausanias a dit…

Je possède aussi l'édition j'ai lu. Sur la couv' je trouve la tête de l'ancêtre fantôme très laide. Alors qu'il doit y avoir plein de dessins qui font peur en rapport avec Cthulhu et toutes ces choses.

Pitivier a dit…

@Guillaume44. Ok, c'est noté. Merci pour la précision.

@Pausanias. En effet, la couv est assez étrange et si ce monstre poilu représente Joseph Curwen, il ne correspond pas du tout à la description qui en est faite dans le livre.

GiZeus a dit…

Je l'ai en ebook, il a pas l'air trop long, environ 50 pages. Des chances pour que je le commence à midi tiens. Je t'en donnerai des nouvelles ;)

Pitivier a dit…

Parfois 50 pages peuvent être bien longues. Bonne lecture quand même

Enregistrer un commentaire

Attention : Tout commentaire Anonyme sera systématiquement effacé.

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.