jeudi 16 décembre 2010

R.J. Ellory - Les Anonymes

Auteur : R.J. Ellory
Editeur : Sonatine
Prix : 22€
Pages : 689

Washington. Quatre meurtres. Quatre modes opératoires identiques. Tout laisse à penser qu'un serial killer est à l'oeuvre. Enquête presque classique pour l'inspecteur Miller. Jusqu'au moment où il découvre qu'une des victimes vivait sous une fausse identité, fabriquée de toutes pièces. Qui était-elle réellement ? Ce qui semblait être une banale enquête de police prend alors une ampleur toute différente et va conduire Miller jusqu'aux secrets les mieux gardés du gouvernement américain.

Roger Jon Ellory est un anglais pure souche né à Birmingham en 1965. Pourtant, qu’on ne s’y trompe pas, Les Anonymes, A Simple Act of Violence en vo, est un thriller à l’américaine. C’est donc aux Etats-Unis, dans la bonne vieille ville de Washington que se situe l’action du livre. On y suit deux policiers, Miller et Roth, qui enquêtent sur une série de meurtres violents qui ont été, semble t’il, commis par le même tueur, le tueur au ruban. Leur enquête va très vite les mener sur un terrain glissant et ils vont mettre à jour une conspiration internationale dans laquelle sont impliquées les plus hautes instances de l’Etat.

Les Anonymes est un thriller tout ce qu’il y a de plus classique dans sa forme. R.J Ellory ne cherche pas à révolutionner le genre. Bien au contraire, il se sert des codes et clichés du genre pour installer le lecteur dans une sorte de cocon confortable. Une fois le lecteur conquis, Ellory peut se consacrer au fond et délivrer son message hautement politique. Car oui, Les Anonymes est une charge politique violente à l'encontre d’une administration, la CIA, qui au nom des intérêts nationaux se permet les pires saloperies imaginables. Le pire, c'est qu'une fois le livre terminé on se surprend à penser « Et si c’était vrai ? ».

Car la force du récit c’est de mélanger habilement réalité et fiction. Ellory part d’une réalité historique, comment la CIA a commis les pires exactions au Nicaragua afin de contrer la junte communiste, et brode tout autour. Résultat, on est happé par cette histoire passionnante et extrêmement bien documentée. Le seul problème étant justement de savoir où se situe la frontière entre la réalité et la fiction et la célèbre phrase prononcée par Reagan à sa femme le lendemain de sa tentative d’assassinat, « Chérie, j’ai oublié de me baisser », prend d’un coup un tout autre sens.

Si vous cherchez un bon polar pour cette fin d’année à lire ou à offrir, le petit dernier de R.J. Ellory est le candidat idéal. C’est un pavé de 689 pages qui se dévore en un rien de temps. Par contre, il faut aimer les intrigues politiques tordues. La trame met du temps à se mettre en place et il faut accepter de naviguer en eau trouble durant la première moitié du récit. Pour finir, je tiens à remercier les éditions Sonatine qui m’ont offert ce livre dans le cadre d’un partenariat avec le site Blog-o-Book. Ce fut une bien belle lecture et une agréable découverte.

Quelques citations :
«Ils montèrent l'escalier, dans une pénombre oppressante. Il était tôt le matin, mais cet endroit donnait l'impression de ne connaitre que le crépuscule. Et puis il y avait cette odeur, un mélange d'ammoniaque, de pisse, de merde, de sang, d'ordures et de papier humide. Ça sentait le vieux matelas et le barbecue cramé, les illusions et les espoirs d'une vie meilleure qui n'existait pas.»
«Parmi toutes les organisations internationales, l’Église catholique est la plus riche et la CIA, la plus puissante. Quant à savoir laquelle, des deux, est la plus corrompue, le débat reste toujours ouvert.»
«Une gamine de 9 ans passée directement de pas grand chose à rien du tout.»

2 commentaires:

Tigger Lilly a dit…

Le nom de cet auteur me perturbe. C'est un anagramme d'Ellroy, du coup j'ai toujours tendance à lire "Ellroy" plutôt que "Ellory"

Pitivier a dit…

Pareil au début. En tout cas, il affirme que c'est son vrai nom.

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