lundi 21 mars 2011

Le maître du haut chateau - Philip K. Dick

Auteur : Philip K. Dick
Editeur : J'ai lu
Pages : 318
Prix : 6,00€

En 1947 avait eu lieu la capitulation des alliés devant les forces de l'axe. Cependant que Hitler avait imposé la tyrannie nazie â l'est des Etats-Unis, l'ouest avait été attribué aux japonais. Quelques années plus tard la vie avait repris 50n cours normal dans la zone occupée par les nippons. Ils avaient apporté avec eux l'usage du Yi-King, le livre des transformations du célèbre oracle chinoisa dont l'origine se perd dans la nuit des temps. Pourtant, dans cette nouvelle civilisation une rumeur étrange vint â circuler. Un homme vivant dans un haut château, un écrivain de science-fiction, aurait écrit un ouvrage racontant la victoire des alliés en 1945...

Le maître du haut château est un roman assez paradoxal. Prix hugo 1963, il est souvent cité comme un des meilleurs romans de son auteur et une des meilleures uchronies. Et pourtant, nombreux sont les lecteurs à ne pas adhérer à ce livre. Il faut dire qu'il n'est pas d'un accès aisé. C'est un roman de Philip K. Dick, ce qui déjà en dit long et annonce la couleur, mais je rajouterais que c'est certainement le roman de cet auteur le moins accessible que j'ai pu lire. D'ailleurs, j'avais déjà tenté de lire il y a presque 10 ans et j'avais abandonné à la moitié.

L'histoire se passe dans un monde où les forces de l'axe ont gagné la seconde guerre mondiale en 1947. Les Etats Unis ont été envahis par l'Allemagne et le Japon qui occupent respectivement la cote est et la cote ouest. Seul le centre du pays est resté indépendant bien que dans les faits il soit sous domination japonaise. L'histoire, qui se passe le plus souvent dans la partie japonaise, met en scène plusieurs personnages. Il y a monsieur Tagomi, un riche japonais qui doit rencontrer monsieur Baynes, un industriel suédois. Il y a également Frank Frink, un ouvrier américain et son ex femme Julianna, Il y a enfin Robert Childan, un antiquaire américain, spécialisé dans l'art américain d'avant guerre autour de qui tous ces personnages vont graviter. Le seul point commun de tout ce beau monde semble être un livre, La Sauterelle pèse, lourd, écrit par Hawthorne Abendsen, un écrivain étrange reclus dans sa propriété située dans les montagnes rocheuse et qu'il appelle le haut chateau. Ce livre, interdit dans les territoires contrôlés par les allemands, imagine un monde où les alliés auraient gagné la guerre....

Difficile de parler de ce livre, de le résumer et même de l'expliquer tellement celui ci est obscur, dense et difficile d'accès. Il y a bien sur une histoire principale qui tourne autour de ce livre et de cet auteur, Hawthorne Abendsen, et de complots autour de sa personne car son livre dérange. En racontant un passé différent, où les allemands perdent la guerre, il amène ses lecteurs à remettre en cause une évidence jusque la acquise. Le livre devient un élément déclencheur, un vecteur de transformation chez les différents personnages. Et plus que dans ses autres romans, Dick use et abuse des différents niveaux de réalité et de perceptions. Chacun de ses personnages joue à un jeu de poker menteur. Chacun cache plus où moins ses motivations réelles, manipule en sous main les autres et va ressortir complètement transformé de cette aventure.

Le maître du haut château est un roman très difficile d'accès. Il n'y a pas vraiment d'histoire définie. Il y a beaucoup de dialogues entrecoupés par les pensées de personnages, pensées qui papillonnent sur un peu n'importe quoi et qui laissent une impression assez désagréable de bordel innommable. On passe du coq à l'âne sans arrêt et comme en plus, au fur et à mesure que le roman avance les personnages deviennent de plus en plus fous, paranoïaques et allucinés, le style finit par devenir assez indigeste.

Bref, le maître du haut château ne me laissera pas un souvenir impérissable. Je suis content de l'avoir finit mais ça n'est clairement pas une lecture qui m'a procuré beaucoup de plaisir. Ce roman est à mon avis à réserver aux fans les plus extrêmes de Dick, dont je ne fait pas partie, tant il pousse au maximum tout ce qui fait la particularité de cet auteur. Si vous avez déjà eu du mal avec Ubik ou Le Dieu venu du centaure, fuyez!!! Ce livre n'est pas pour vous.

Ils en parlent également : Julien le naufragé, Guillaume44, Lhisbei, Val, Ifisdead, Phooka

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9 commentaires:

Val a dit…

Je n'en garderai pas un souvenir impérissable.... Même la couverture est moche ! et oui, on ne parle jamais assez des couvertures ;-)
Merci pour le lien

Pitivier a dit…

C'est clair que la couv est à l'image du livre... difficile à décrypter.

Lystig a dit…

mon avis est proche du tien.
il est vrai que j'ai préféré d'autres livres ou nouvelles de cet auteur.

Guillaume44 a dit…

C'est en effet un ouvrage très difficile à aborder, ta conclusion toute en nuances et mises en gardes est très bien !

Phooka a dit…

C'est clair que ce n'est pas un livre facile et pas mon préféré de cet auteur! ;)

Pitivier a dit…

Je pense que pour pouvoir être apprécié à sa juste valeur, ce livre devrait être vendu avec les cigarettes de marijuana que ses personnages fument tout le temps.

Vance a dit…

Ah, c'est pourtant mon préféré de l'auteur, même devant Ubik (mais de peu) : c'est surtout pour sa portée, et la manière qu'il a d'aborder les différentes strates de la réalité, que certains ne font que deviner mais que d'autres parviennent même à franchir l'espace d'un instant.

Pitivier a dit…

Ouais mais bon... J'avoue avoir eu du mal à me passionner pour ce récit et avoir lu assez rapidement sur la fin. Je suis pas rentré dans le trip de l'auteur tout simplement.

Guillaume44 a dit…

@ Pitivier : c'est possible sous ordonnance avec un doc fan de P.K. Dick en Californie ;)

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