mardi 16 novembre 2010
Philip K. Dick - Le Dieu venu du Centaure.
Leo Bulero, pourvoyeur du D-Liss, une formidable drogue, règne sans partage sur les délires d'une humanité devenue presque folle. Aux télépathes clairvoyants ou aux colons misérables exilés sur mars, il dispense une fuite salvatrice. Tout se gâte cependant le jour où un certain Palmer Eldritch revient après dix ans d'exil au sein du système proxien. Il vient apporter aux hommes une autre drogue, véritable secret du bonheur. Comme il l'affirme lui-même, Dieu promet la vie éternelle, lui la dispense. Mais qui est vraiment Eldritch ? Un imposteur, un magicien fou, une nouvelle divinité ? Dans un monde où réalité et illusion n'ont plus de frontière, tout est possible...
Philip K. Dick peut être considéré comme un précurseur du cyberpunk et le Dieu venu du Centaure en est un parfait exemple. Le monde vu par Dick est sombre et déshumanisé. Les hommes sont gouvernés par des multinationales. Ils sont améliorés grâce aux progrès technologiques. Certains ont remplacés des membres ou des organes. D'autres ont suivi un traitement médical afin d'accroitre leur intellect. La Terre est devenue inhabitable à cause des rayonnements ultra violets trop importants. Des colons sont envoyés sur Mars où ils vivent misérablement, sans perspectives d'avenir, dans des clapiers sinistres. Ils rejoignent à la moindre occasion, grâce à une drogue hallucinogène, un monde virtuel où ils vivent une existence paradisiaque. On y retrouve beaucoup des caractéristiques du genre. Pourtant, ce roman a été écrit en 1964, soit à peu près 20 ans avant la naissance du cyberpunk.
Le Dieu venu du Centaure est un roman à l'image de son auteur, sombre, paranoïaque et schizophrène. C'est un livre écrit sous acide où se mélangent plusieurs niveaux de réalité. A ce titre, Matrix et Inception lui doivent beaucoup. Dans Matrix on retrouve cette notion de monde artificiel entièrement modelable. Les trips sous K-priss m'ont énormément fait penser au film des frères Washowski. Quand au personnage de Palmer Eldrich, quelque part on le retrouve dans celui de l'agent Smith. Une sorte d'entité omnipotente. Dans Inception, c'est la notion de niveaux de réalité qui est reprise. Le fait que ces niveaux s'emboitent les uns dans les autres et que dans chacun le temps s'écoule à une vitesse différente des autres. Comme dans Inception, les personnages du Dieu venu de Centaure finissent pas ne plus savoir dans quel niveau de réalité ils se trouvent.
Il n'y a pas de demi-mesure avec Philip K. Dick. On aime ou on déteste. Comme beaucoup de ses livres, le Dieu venu du Centaure n'est pas particulièrement facile à lire. Ca part dans tout les sens. On ne sait plus très bien si ce qu'on est en train de lire est réel ou fantasmé. C'est un joyeux bordel qui peut perdre le lecteur en cours de route. Mais si on accroche, le plaisir est au rendez vous. Le Dieu venu de Centaure est un grand roman de Philip K. Dick, un classique de la science fiction, l'un de ses livres les plus célèbres avec Ubik et le maitre du haut château. C'est un livre qui encore aujourd'hui est incroyablement moderne.
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