jeudi 3 mars 2011

Le nez de Cléopatre - Robert Silberberg

Auteur : Robert Silverberg
Editeur : Folio SF
Pages : 343
Prix : 6,20€

S'il eût été plus court, toute la face du monde aurait changé. Avec les textes du Nez de Cléopâtre, Robert Silverberg nous invite à détourner le cours de notre Histoire pour imaginer ce qui aurait pu advenir si ...
Si l'Empire romain, loin de prendre fin sous le choc des invasions barbares, s'était maintenu et élargi au monde entier?
Si les "réalités virtuelles" auxquelles donne accès l'informatique se constituaient en mondes parallèles autonomes, des mondes où Socrate pourrait rencontrer le conquistador Pizarre pour un incroyable duel intellectuel?
Et si la Peste noire de 1348 avait emporté les trois quarts de l'Europe occidentale ?

Six nouvelles, six grands récits au style superbe qui bousculent nos certitudes et dévoilent les multiples visages de l'aventure humaine.


Le nez de Cléopatre est un recueil de six nouvelles ayant pour thème l'uchronie.

Légendes de la forêt Veniane
Dans un monde dominé par l'Empire Romain depuis plus de 2000 ans, deux jeunes enfants vont faire la connaissance d'un vieillard qui pourrait bien être bien plus important qu'il ne semble l'être. Si cette courte nouvelle, datant de 1989, est agréable à lire, elle ne raconte finalement pas grand chose. Selon Silverberg, cette nouvelle est à replacer dans son cycle "Nova Roma" dans lequel s'inscrit son roman Roma Aeterna. C'est donc en priorité aux lecteurs de ce cycle, désireux de replonger quelques instants dans cet univers, que cette nouvelle s'adresse.

Le traité de Düsseldorf
Depuis des années, la Terre est étroitement surveillée par les dirigeants de la planète Héthivar qui voient dans les humains de sérieux concurrents pour la domination de l'univers. Karn, un sujet Héthivarien a même modifié le cours de l'histoire terrienne. En favorisant la victoire allemande lors de la première guerre mondiale, il a, pense t'il, mis en place une paix durable ayant entrainé un ralentissement des progrès techniques, assurant à Héthivar plusieurs centaines d'années de tranquillité. Mais lorsque Karn reviens sur Terre quarante cinq ans plus tard, il se rend compte que son plan ne s'est pas déroulé comme prévu... Voilà une nouvelle typique de son époque (elle a été écrite en 1959). C'est amusant, avec une ambiance très pulp. Il y règne une atmosphère de paranoïa typique de l'époque, marquée par la guerre froide. Ça pourrait être un épisode de Twillight Zone avec ce genre de fin, si caractéristique de la série, censée retourner le lecteur dans un ultime twist.

Tombouctou à l'heure du lion
L'épidémie de peste noire de 1348 a décimé les trois quarts de l'Europe au lieu du quart. Considérablement affaiblie, l'Europe a été presque entièrement conquise par la Turquie. C'est dans cet univers que cette nouvelle de 120 pages, écrite en 1990, prend place. Au 20eme siècle, des ambassadeurs du monde entier sont venus assister aux obsèques de l'Empereur du Songhaï, puissant Etat africain. C'est sous un soleil de plomb que tout ce petit monde va comploter pour essayer de prendre le contrôle de ce pays. Manigances, intrigues de cours, amours, trahisons, meurtres, coups d'Etat. Voilà le cocktail explosif au programme de cette nouvelle desservie malheureusement par un rythme parfois trop lent.

Le sommeil et l'oubli
Cette nouvelle n'est pas vraiment une uchronie. C'est plus d'univers parallèles dont il est question ici avec cette histoire de savants réussissant à rentrer en contact avec un Gengis Khan d'une autre réalité. Bien qu'écrite en 1989, cette nouvelle a un esprit très pulp également. C'est amusant, c'est frais mais rien d'extraordinaire.

Entre un soldat, puis un autre
Deux scientifiques parviennent à recréer informatiquement des hologrammes du conquistador Pizzaro et du philosophe Socrate. Il s'avère ces homoncules sont douées de raison et entre les deux personnages va s'engager une conversation philosophique sur le bien, le mal, Dieu, le vice et la vertu. Cette nouvelle qui n'a rien à voir avec l'uchronie, date de 1989. Sans être extraordinaire, je l'ai trouvé fort amusante. L'idée de départ est intéressante et mériterait d'être approfondie dans un roman.

Basileus
Dan Cunningham est informaticien au ministère de la défense et dans son temps libre, il met au point un logiciel dans lequel il modélise des anges doués d'intelligence et de raison. Il assigne à chacun des taches, régente ce petit univers et ne tarde pas à confondre son univers virtuel avec la réalité. Cette nouvelle qui date de 1983 ressemble étrangement à la précédente. On y retrouve à peut près les même thèmes mais moins bien traité et la fin est extrêmement prévisible. Il s'agit de la moins bonne nouvelle du reccueil. L'uchronie y est totalement absente.

Au final, ce recueil laisse un sentiment mitigé, le niveau général oscillant entre mauvais et sympa. Le nez de Cléopatre n'est qu'un assemblage de nouvelles disparates, écrite à des époques différentes. Mais curieusement ce bricolage fait que la lecture reste agréable puisque, mis à part la dernière, chaque nouvelle est différente de la précédente et il n'y a donc pas ce sentiment de lassitude que j'ai pu éprouver dans d'autres recueils comme Serpentine de Mélanie Fazzi. Cela dit, il faut être objectif. Ces nouvelles restent mineures et n'intéresseront que les fans de Silverberg. Pour les autres, elles restent totalement dispensables.

CITRIQ

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4 commentaires:

Julien le Naufragé a dit…

J'en garde un bon souvenir mais aucun détails...

Pitivier a dit…

En effet, rien de marquant dans ce livre. Ça sera sans doute le cas pour moi aussi dans quelques semaines.

leroile a dit…

Bravo,
Bel article... J'adore ce livre.
http://geek-infos.blogspot.com/

Pitivier a dit…

merci et bienvenue ici.

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