« L’heure était venue de fouetter le dieu. Le capitaine Ean Tephe entra dans la chambre divine, un coffret en filigrane laqué dans les mains. Il découvrit un acolyte qui perdait son sang et le dieu à plat ventre sur son disque de fer, les chaînes tendues à bloc. La bouche écrasée contre le métal, le dieu ricanait en se passant la langue sur ses lèvres rougies. Un prêtre se tenait au-dessus de lui, à l’extérieur du cercle de confinement. Deux autres acolytes étaient adossés à la paroi, terrifiés. »Voici le dieu dans la machine. Vous pouvez dire vos prières…
Les Dieux sont vivants et ils sont parmi nous. Ils se sont affrontés il y a de nombreuses années et l'un d'entre eux a été déclaré vainqueur. Il est depuis adoré par des milliards d'individus qui vivent dans un empire galactique où la science n'est plus. Elle a été remplacée par la religion et la foi. Les vaisseaux spatiaux ne sont plus propulsés par des moteurs mais par les Dieux vaincus qui, enchainés et emprisonnés dans ces gigantesques navires, utilisent leurs pouvoirs contraints et forcés pour les mouvoir. Ean Tephe est le commandant du "Vertueux" et lorsque l'évêché l’envoi à l'autre bout de la galaxie pour une mission secrète, sa foi sera mise à rude épreuve...
Je connaissais déjà John Scalzi pour sa série le vieil homme et la guerre, un Space Opéra débridé et plein d'action. Le voici dans un genre un peu plus calme, plus réfléchis puisque son dernier roman, Deus In Machina, qui commence comme un roman de fantasy est un Space Opera qui s'attaque de front à la foi, la religion et le totalitarisme religieux à travers cette quête initiatique qui va réveiller voire éveiller la foi vacillante de son héros, Ean Tephe, un vieux commandant de navire un brin désabusé. Bien que ne comportant pas énormément d'action, ce roman va à 100 à l'heure. Parfaitement à l'aise dans ce format court, John Scalzi est fidèle à son style qui va droit à l'essentiel, usant avec intelligence d'ellipses narratives. Certains personnages peuvent parfois faire un peu cliché, le héros notamment, mais cela fait partie du charme du récit et c'est compensé par de bonnes idées comme ce mélange Science Fiction/Fantasy assez original. Bref, un bon roman, court, maitrisé, intelligent, bien rythmé qui ne fait que confirmer tout le talent de ce jeune auteur.
Challenge Summer Star Wars Episode V |
12 commentaires:
Ok je prends !
Ça se lis tellement rapidement que ça n'a pas le temps de rester dans la PAL.
Je m'y essayerai peut-être. Je n'ai lu qu'une nouvelle de l'auteur et je fus moyennement convaincu. Mais je devrais retenter l'aventure avec lui vu les nombreuses critiques positives.
Je te recommande également de lire le vieil homme et la guerre. C'est excellent.
Je m'y essayerai... mais les couvertures sont vraiment moches pour cette série-là.
Je viens de le lire, et autant j'ai été convaincue par l'histoire, autant je n'ai pas accroché à la manière de nous la raconter de l'auteur, qui m'a semblé trop confuse. Le détail amusant étant que moi, ces ellipses narratives, je les ai trouvées plutôt mal gérées. D'après ce que je comprends dans ton billet, c'est caractéristique de l'écriture du monsieur (caractéristique que tu aimes et moi pas ^_^)(on a vraiment des goûts complètement opposés dis donc), du coup ça me confirme que cet auteur n'est pas pour moi. C'est mon portefeuille qui va être content, j'hésitais pour "Le vieil homme et la guerre".
@Julien: Oh, oui, je suis tout à fait d'accord avec toi, je n'aime pas du tout ces couvertures. Celle de "Deus in machina" a failli me freiner, et si on ne m'avait pas recommandé le bouquin, j'y aurais réfléchi à deux fois avant de l'acheter (j'aurais peut-être dû d'ailleurs...).
Oui effectivement j'aime bien sont style débridé qui va a l'essentiel. Là où d'autres feraient 100 pages sur un voyage entre 2 planètes (ça peut être bien également) lui se contente de nous raconter les moments fort de son histoire et de laisser le reste à l'imagination du lecteur. J'aime bien sa façon de commencer ses livres en nous plongeant immédiatement dans le vif du sujet sans trop prendre le temps de présenter le contexte. Il y a une immédiateté et une efficacité dans son style qui me plaisent énormément.
Concernant la couv de ce livre particulier je l'aime bien. L'illustration est celle de l'édition américaine.
Oh, mais ce n'est pas le côté "entrons directement dans le sujet" qui ne m'a pas plu (au contraire, ça barbe parfois ces récits qui posent tellement le décor qu'ils en oublient parfois d'y accoler une histoire)("Le fond du ciel" de Fresán est comme ça), c'est que j'ai trouvé que Scalzi développait beaucoup certaines scènes inutiles ou dont on avait déjà compris l'essentiel (par exemple la scène de sexe, amusante dans ses détails mais qui tombe comme un cheveu dans la soupe, surtout que les liens entre le capitaine et le corbeau sont beaucoup mieux ressentis et expliqués par des petites remarques venant après que par cette scène-ci, qui dure pourtant plusieurs pages là où les scènes d'actions en font parfois moins), alors que d'autres qui ont besoin d'être mieux détaillées, comme les scènes d'action donc (je pense notamment à l'attaque par les fidèles du dieu de ce vaisseau qui veulent lui remettre le collier du talent, j'ai à peine eu le temps de comprendre qu'ils débarquaient qu'ils avaient déjà été réprimés) sont trop peu esquissées, un peu comme un film d'action dont on n'arrive pas à suivre les faits et gestes de celui qui pose l'action pour cause de caméra trop "folle" ou pas assez focalisée sur un fil de l'action. C'est ce côté-là qui ne m'a pas plu (du tout). Pour te dire, je suis revenue sur certains passages pour essayer de mieux comprendre comment un truc s'était déroulé parce que j'avais l'impression de me retrouver avec la fin sans avoir eu le début (comme si j'avais sauté plusieurs pages), et en revenant dessus, je me rendais compte que ce n'était pas parce que j'avais loupé un élément pour cause de distraction mais juste parce qu'il ne nous avait pas été donné. D'où ma frustration, d'autant plus que j'ai trouvé l'histoire derrière géniale. Elle aurait mérité d'être plus retravaillée au niveau de la construction du récit pour moi.
J'ai bien apprécié le dernier alors je crois bien que vais venir le voir sous d'autres latitudes. Je trouve ça assez sympa qu'un auteur ne se cantonne pas à un genre en particulier mais qu'il explore plusieurs "univers".
J'ai été bien emballé par ce court roman. Percutant est un adjectif qui lui convient bien !
On va droit à l'essentiel sans que le propos ne soit escamoté, c'est très efficace. Et les thèmes de réflexion sont nombreux. Le tout dans moins de 150 pages, je dis bravo ! ;)
Pourquoi pas, ca fait longtemps que j'ai pas lu de space op'. Thx pour la critique qui donne envie ;)
mais de rien.
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