samedi 18 décembre 2010

Black Swan


Nina Sayers est ballerine au sein du très prestigieux New York City Ballet. Sa vie, comme celle de toutes ses consœurs, est entièrement vouée à la danse. Lorsque Thomas Leroy, le directeur artistique de la troupe, décide de remplacer la danseuse étoile Beth Mc Intyre pour leur nouveau spectacle, « Le Lac des cygnes », son choix s’oriente vers Nina. Mais une nouvelle arrivante, Lily, l’impressionne également beaucoup. « Le Lac des cygnes » exige une danseuse capable de jouer le Cygne blanc dans toute son innocence et sa grâce, et le Cygne noir, qui symbolise la ruse et la sensualité. Nina est parfaite pour danser le Cygne blanc, Lily pour le Cygne noir. Alors que la rivalité de Nina et Lily se mue peu à peu en une amitié perverse, Nina découvre, de plus en plus fascinée, son côté sombre. Mais s’y abandonner pourrait bien la détruire…

Enorme !!! C’est le qualificatif qui me vient immédiatement à l’esprit quand je repense au dernier film de Darren Aronofsky qui a été présenté vendredi 10 décembre en avant première au MK2 bibliothèque. Les mots me manquent pour dire à quel point ce film m’a emballé, m’a bouleversé. Black Swan s’impose d’emblée comme le plus grand film de son réalisateur, une perle noire qui risque de faire beaucoup parler d’elle dans les prochains mois.


Nina Sayers est une femme fragile qu’une mère possessive et exigeante refuse de laisser grandir et s’épanouir. C’est une femme à la sexualité réprimée qui devra trouver les ressources pour interpréter un rôle difficile et laisser ressortir cette sensualité enfouie en elle. La pression familiale, la pression professionnelle, les tensions avec les autres danseuses, tout cela combiné avec la personnalité complexe de Nina va exploser dans un climax anxiogène et éprouvant qui oscille en permanence entre paranoïa et schizophrénie. Dans ce rôle, Natalie Portman crève l’écran. Enfin ! J’ai toujours trouvé cette actrice très douée mais il lui manquait Le rôle pour le confirmer. Darren Aronofsky le lui a donné. Elle impressionne par l’étendue de son jeu, la palette des émotions qu’elle arrive à faire passer. Frustration, timidité, sensualité, folie, érotisme, grâce, douleur, colère. Elle passe par tous ces états et bien plus encore. Elle prend des risques, se met en danger. Elle habite son personnage.


Mais une bonne actrice n’est rien sans un bon réalisateur pour la diriger et la mettre en valeur. La mise en scène de Darren Arnofsky est juste superbe. Il m’a impressionné par la maitrise de son cadre, la beauté de sa photographie. Il filme Natalie Portman de très près, la suit constamment, virevolte autour d’elle, danse avec elle et nous entraine par la même occasion. Jamais un ballet n’avait été aussi beau au cinéma. C’est bien simple, il m’a donné envie d’aller en voir un alors que j’ai toujours considéré cela comme ringard et démodé.


On retrouve dans Black Swan de nombreux thèmes récurrents de la filmographie de Darren Aranofsky. Celui-ci filme souvent des personnages fragiles et torturés. Des personnages obsédés par des paradis artificiels, par un amour perdu, par leur métier, par leur art et qui vont au bout de leur obsession, qui se maltraitent psychologiquement et physiquement pour atteindre leur but. Black Swan se situe à la croisée des chemins de Cronenberg et Polanski. Du premier, il emprunte cette obsession de la chair. Aronofsky filme des corps tourmentés et torturés, des corps qu’on pousse jusqu’au point de rupture. Tout comme Cronenberg, Aronofsky s’amuse à modeler la chair, à la transformer. Son film est profondément organique et sensuel à l’image de Nina qui se jette corps et âme dans son rôle, qui devient ce cygne noir jusqu’au plus profond d’elle même.


De Polanski, on retrouve cette façon de filmer le coté noir de l’âme humaine, la désintégration psychologique d’un personnage. Black Swan m’a beaucoup fait penser à Répulsion, Rosemary’s Baby ou le Locataire. Avec les deux premiers il a en commun son héroïne fragile et psychotique. Le parallèle entre les personnages de Natalie Portman et Catherine Deneuve est assez frappant d’ailleurs. Avec le Locataire, il partage cette ambiance à mi chemin entre folie et paranoïa, cette frontière un peu flou entre le réel et l’imaginaire. Et là encore, je trouve que les personnages joués par Natalie Portman et Roman Polanski ont beaucoup en commun. Ce sont tout les deux des personnages qui vont jusqu’au bout de leur obsession même si ils savent très bien que cela va les mener à leur perte.


Black Swan est vraiment un film d’exception. C’est un film tout en contrastes. Il sort en France en février 2011 et je vous encourage vivement à aller le voir. C’est grâce à ce genre de films qu’on peut encore parler du cinéma comme 7eme art.



Il en parle également : Dom

4 commentaires:

Guillmot a dit…

J'en ai entendu que du bien moi aussi !

Tigger Lilly a dit…

Ça a l'air terrible. Je retiens.

Nelfe a dit…

Ah je l'attends depuis des mois ce film là! C'est pour bientôt!
Ton avis enthousiaste ne fait que décupler mon empressement :D
J'adore Natalie Portman, j'adore ce réalisateur, j'adore d'autres auteurs présents dans ce film et je sens que je vais l'adorer!
Vite, vite, qu'on y soit déjà!

Pitivier a dit…

Tu ne seras pas décue. Le film est juste immense.

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