Somewhere

Johnny Marco, acteur à la réputation sulfureuse vit à l'hôtel du Château Marmont à Los Angeles. Il va recevoir une visite inattendue : sa fille de 11 ans.

Depuis Virgin Suicide, chaque film de Sofia Coppola est attendu avec impatience. En seulement quatre films, la fille de Francis Ford Coppola a su se faire un prénom et son dernier long métrage, Somewhere, arrive en France auréolé d'un lion d'or au dernier festival de Venise. Malheureusement, autant j'ai adoré Virgin Suicide et Lost in Translation (je n'ai toujours pas vu Marie Antoinette), autant j'ai détesté Somewhere, film vide de sens et d'émotions.

Mais au fait, c'est quoi Somewhere ? Et bien, c'est Johnny Marco filmé en gros plan durant 1h40. Johnny Marco conduit sa voiture, Johnny Marco matte des strip teaseuses, Johnny Marco prend sa douche, Johnny Marco prend l'avion, Johnny Marco fait la promo de son film, Johnny Marco baise une groupie, Johnny Marco joue à Guitar Hero avec sa fille, Johnny Marco va à la piscine avec sa fille, Johnny Marco mange des glaces avec sa fille, Johnny Marco reprend l'avion, Johnny Marco réalise qu'il a une vie de merde, Johnny Marco décide de changer sa vie de merde, générique de fin, par ici la sortie. Franchement, si c'était pour nous dire ca, fallait pas dépenser des millions de dollars pour nous faire un film chiant et vide. Au bout de deux minutes on a compris le message. Et puis que dire de la réalisation ? Dépouillée, froide, impersonnelle, des acteurs inexpressifs, un propos rachitique, une émotion en berne. Ça ressemble à du mauvais Gus Van Sant. C'est filmé comme un documentaire sur la chasse à la perdrix, sans style ou plutôt avec un non style. Somewhere, c'est la vacuité faite étendard d'une cinéphilie prétentieuse.

Et dire que ce film a remporté le lion d'or devant Black Swan. C'est à n'y rien comprendre. A ben si, Quentin Tarantino était président du jury. C'est sur que quand c'est un ami qui préside c'est plus facile. Vu que c'est passé comme une lettre à la poste avec Isabelle Huppert et sa palme d'or donnée à Mickael Haneke, il aurait eu tord de se gêner le père Quentin. J'adore Quentin Tarantino comme réalisateur, mais il faut qu'il arrête de présider des jurys de festivals.