dimanche 13 février 2011

Tron Legacy


Sam Flynn, 27 ans, est le fils de l'expert en technologie de Kevin Flynn. Cherchant à percer le mystère de la disparition de son père, il se retrouve aspiré dans ce même monde de programmes redoutables et de jeux mortels où vit celui-ci depuis 25 ans. Avec la fidèle confidente de Kevin, père et fils s'engagent dans un voyage où la mort guette, à travers un cyber univers époustouflant visuellement, devenu plus avancé technologiquement et plus dangereux que jamais...

Tron Legacy est donc la suite de Tron, film culte datant de 1982 dont le principal intérêt est d'avoir été un précurseur en matière d'effets spéciaux numériques. On y suit Sam Flynn, le fils du génial inventeur Kevin Flyn, héros du premier opus, qui part à la recherche de son père disparu depuis des années. Alerté par un message, Sam se rend dans les anciens bureau de son père et se retrouve intégré au monde virtuel où celui ci est prisonnier depuis 25 ans. Kevin et Sam vont s'unir pour combattre Clu, le double numérique du père, qui règne en despote sur ce monde virtuel.


Le principal problème de Tron Legacy est d'être la suite de Tron et d'être enfermé dans un carcan bien trop rigide, se retrouvant du coup dans un exercice de figures imposées plutôt que dans un programme libre. Si je devais employer un langage de gamer, fort à propos avec ce film tellement il fait référence à cet univers, je dirais que Tron Legacy est un Tron 2.0. Si les graphismes ont été améliorés et le gameplay modernisé, il reste fondamentalement le même jeu. On y retrouve les phases obligées que sont la course de motos et le combat de disques dans un mode 3D qui ne suffit pas à apporter suffisamment de sang neuf pour éviter une sensation de redite.


Le film n'est pas aidé par son scénario minimaliste qui recycle sans vergogne des thèmes rabâchés sans rien y apporter de neuf : la relation père/fils, le créateur et sa créature, l'utopie. Les personnages sont trop superficiels pour qu'on s'y intéresse et que l'on ressente de l'empathie pour eux. Garrett Hedlund dans le rôle de Sam Flynn est trop monolithique. Il traverse les évènements sans que ceux ci ne semblent réellement l'affecter. Jeff Bridges dans le rôle de Kevin Flynn est à la limite du pathétique dans ce rôle de leader hippie aux résonances bouddhistes. Même lorsqu'il apparait sous les traits de Clu, il n'est guerre convainquant. Le lifting numérique censé le rajeunir de 25 ans le fait ressembler à un mannequin de cire. Qu'est il venu faire dans cette galère ? Et les quelques bonnes idées qui auraient pu apporter un peu de nouveautés sont sous exploitées ou tuées dans l'oeuf comme les isos, sorte de programmes nés spontanément dans ce monde numérique.


Le film n'ayant pas grand chose à dire, il met le paquet sur le coté visuel. Et c'est vrai que d'une certaine manière on en prend plein les yeux sauf que cet univers qui nous est proposé n'est qu'un melting pot des principaux films de science fiction qui ont marqué le genre ces 40 dernières années... 1984, THX 1138, 2001, Blade Runner, Matrix, Star Wars... Tous y passent un moment ou un autre et pour Star Wars et Matrix, on est même au delà du stade de l'influence. C'est un véritable pillage organisé qui se déroule sans vergogne sous les yeux du spectateur. La notion de grid remplace celle de matrice, Sam est un mix entre Luke Skywalker et Neo (il est l'élu). D'une certaine manière Kevin Flynn est une réinterprétation de Obiwan Kenobi, Clu étant un ersatz de Palpatine. Quora est un clone de Leïla. Comme la célèbre princesse, elle est la dernière de son peuple. Il y a même un Darth Vador, ancien chevalier Jedi passé du coté obscur de la force. Quand aux scènes montrant Clu levant son armée, elles font penser aux armées de clones de la seconde trilogie...


Pourtant, je ne peux m'empêcher de penser que ce film aurait pu être très bien. Avec un peu plus d'audace et un vrai réalisateur il y avait moyen de faire quelque chose proposant à la fois du spectacle et de la réflexion. Il aurait fallu pour cela plus développer les isos, proposer d'autres jeux que le combat de disques ou la course de motos (pourquoi pas du FPS) et surtout donner plus de consistance aux personnages. Malheureusement, le film est bancal. Son rythme soufre de trop longues scènes de bavardages entre ses moments d'action. L'émotion n'est jamais présente et la fin trop convenue. Jamais Tron Legacy ne surprend le spectateur et les deux heures que dure le film semblent parfois bien longues. La bande originale, composée par Daft Punk, est peut être la seule réelle satisfaction du film. Bien qu'ayant parfois des faux airs de Vangelis (écoutez le morceau Arrival), elle est le seul élément du film qui arrive réellement à se démarquer et à proposer de temps en temps ce supplément d'âme qui fait cruellement défaut au film.

Trop poussif dans narration, comme son ainé, Tron Legacy n'aura même pas la satisfaction de devenir culte, la prouesse technique n'étant plus là pour le faire sortir du lot. Tron Legacy n'est qu'un film de studio manquant terriblement d'audace, un divertissement trop calibré, un film réalisé sans génie qui paraitra assurément très kitch dans quelques années.


La bande annonce HD VOST


une bande annonce de Star Wars avec les bruitages et dialogues de Tron Legacy

7 commentaires:

Anudar a dit…

Pas d'accord avec toi.
Quant à savoir si ce film sera "culte" ou pas... Eh bien, attendons une bonne quinzaine d'années avant de nous prononcer :) !

Dom a dit…

Je l'ai pas trouvé si dégueulasse, si tu te focalises sur certains aspects.
Disons qu'il démontre encore une fois que Disney est un studio incapable de produire des films de qualité depuis bien longtemps et qu'ils maitrisent toutefois un élément indispensable à leur pérennité : le marketing.

C'est bête mais la blague sur Jules Vernes - pourtant si simple -, m'a bien fait marrer. Tout comme la réplique à la Big Lebowski !

Perso, à part les premières minutes, je n'ai pas passé un mauvais moment mais on peut s'insurger pour le potentiel phagocyté par un studio qui se fout de la qualité intrinsèque de ses films.

Pitivier a dit…

Oui ca se regarde, mais bon franchement, que de parlote pour pas grand chose. Je trouve que ces longue séquences de bavardage plombent trop le rythme. Ca m'a fait le même effet que Matric Reloaded et Revolution avec le discour de l'architecte.

Guillaume44 a dit…

@ Pitivier : +1 sur ta critique, en insistant aussi sur le fait que ça pique trop les yeux.

A.C. de Haenne a dit…

Pour avoir vu le premier Tron assez récemment, je n'ai pas compris ce qu'on pouvait lui trouver (peut-être qu'à l'époque, ça aurait été différent...). Je n'ai pas vu celui-ci, et je n'en vois pas l'intérêt. Le scénario a l'air de tenir une feuille à cigarette.

A.C.

lael a dit…

Le premier Tron était assez sympa à voir comme ancien film de sf, certes pas hyper original dans le scenario mais un bel exemple de cyberpunk, kitch désormais. Bref ça se regardais quand même assez bien. Le deux semble plus fait pour les fans afin qu'ils retrouvent l'ambiance du film, avec une image modernisé, mais rien de plus à attendre. je crois pas qu'ils aient eut l'intention de faire un film pour de nouveaux spectateurs, où alors ils ont pensé idiotement que ce qui avait marché à l'époque marcherait encore aujourd'hui. c'est aussi possible, mais pas très fut fut...

Pitivier a dit…

Je ne suis pas fan de Tron à la base. Je trouve le film très surestimé. Il est novateur dans ses effets spéciaux mais à coté de ca il y a pas mal de longueurs. Donc oui, je pense que ce film est fait avant tout pour les fans. Ils y trouveront certainement leur compte, mais les autres...

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