mardi 30 août 2011

3001 : l'odyssée finale - Arthur C. Clarke

Auteur : Arthur C. Clarke
Editeur : J'ai lu
Pages : 315
Prix : 7,00€

Sur la Terre brillent désormais deux soleils. Le réchauffement de la planète condamne les hommes à vivre dans quatre tours baptisées Afrique, Amérique, Asie et Pacifique, hautes de trente-six mille kilomètres, et qui s'élèvent jusqu'à l'orbite géostationnaire. Du 10000e étage de la tour Afrique, Frank Poole, l'un des astronautes de Discovery, contemple ce monde étrange qui fut le siens et qui n'en finit pas de le surprendre. Il est vrai qu'il vient de renaître à la vie, après mille ans de dérive dans l'espace. Désormais, Frank n'a qu'une idée : retrouver son ex-commandant Dave Bowman. Lequel a dû survivre lui aussi, puisqu'il a envoyé un message : un terrible danger menace l'humanité...

3001 vient donc conclure ce cycle des odyssées de l'espace d'Arthur C. Clarke. Un cycle entamé de façon convaincante par 2001 et 2010 mais qui a connu une grosse baisse de régime avec le troisième volet, 2061. 3001, le chapitre final de cette odyssée vient un peu relever le niveau. Je dis un peu car dans l'ensemble, c'est quand même très moyen. Mais au moins Clarke n’oublie pas son histoire en nous racontant une intrigue sans queue ni tête. L'histoire justement est celle de l'astronaute Frank Poole que nous avions rencontré dans 2001 et qui avait été tué par HAL. Son corps a été retrouvé en l'an 3001, en état d'hibernation, dérivant dans l'espace quelque part dans la ceinture de Kuiper et ramené à la vie grâce aux progrès de la médecine. Tout d'abord confronté à une société qu'il ne comprend pas, Frank Poole décide de partir pour Ganymède afin de se rapprocher de son ancien coéquipier, Dave Bowman, qu'il pense être sur Europa et tenter de rentrer en contact avec lui.

Depuis 2061, Arthur C. Clarke est en roue libre et l'impression se confirme ici. Passé le début et ce retour à la vie miraculeux, Clarke passe la première partie de son roman à nous faire découvrir cette société humaine de l'an 3001. L'auteur tente de nous en mettre plein la vue en nous décrivant ces tours de plus de 30 000 km de haut dans lesquelles vivent dorénavant les humains mais le "sense of wonder" a du mal à prendre. Quand à Frank Poole, la vie dans une société qui a connu 1000 ans d'évolution n'est pas facile et de nombreux problèmes se posent à lui. Les mentalités et les tabous ne sont plus les même et son époque est jugée comme "barbare" par cette humanité qui a su évoluer vers quelque chose de meilleurs en abolissant les guerres et le racisme. La critique pas du tout voilée de notre société aurait pu être amusante mais je l'ai trouvé maladroite et naïve. Cette humanité du quatrième millénaire est tellement parfaite qu'elle n'est pas crédible quand à la critique, c'est un festival d'enfoncements de portes ouvertes du style "la guerre c'est pas bien".

La seconde partie du roman est un peu meilleure puisqu'elle envoie Frank Poole vers Lucifer et Europe à la rencontre Dave Bowman. On est loin de la qualité de 2010, mais ce voyage vers Lucifer est l'occasion de quelques bons moments comme la rencontre avec les europiens. J'ai également beaucoup aimé le personnage de Ted Khan à travers lequel l'auteur semble parler pour se livrer à une violente critique des religions. Malheureusement, Clarke retombe dans ses travers au moment de conclure et nous livre une fin décevante. D'une part, la motivation des "premiers nés", cette race extra terrestre à l'origine des monolithes, est d'une banalité sans nom. D'autre part, la solution trouvée par Frank Poole pour les contrer frise le n'importe quoi et est digne d'un gros blockbuster américain. Il est dommage que l'auteur se galvaude ainsi dans une science fiction bon marché. Néanmoins l'ensemble se lit facilement mais s'oublie très vite.

La lecture de ce cycle me laisse donc un sentiment assez mitigé. Si les deux premiers volumes sont globalement bons, les deux suivants sont au mieux très faibles, voire mauvais en ce qui concerne 2061. D'une manière générale, l'ensemble du cycle est pénalisé par le chef d’œuvre du Kubrick qui se situe à des années lumières qualitativement parlant de ce que Clarke a pu faire de mieux dans ces quatre romans. Et au final, ce qui me restera de ces lectures c'est le talent de Clarke pour transporter le lecteur aux confins du système solaire et ses descriptions merveilleuses des lunes galiléennes. Grâce à lui j'ai écumé les sites d'astronomie ces dernières semaines.

CITRIQ

Ils en parlent également : Le Dino Bleu, Anamor

Challenge Summer Star Wars Episode V

1 commentaires:

GiZeus a dit…

Sur l'ensemble du cycle, j'ai pratiquement oublié tout ce qui se passe (mes lectures datent de ma période ado où je lisais d'une traite sans m'attarder plus que ça, donc je lisais en diagonale), mais j'en garde un sentiment de lecture frénétique. Mais si je les relisais maintenant je risquerais d'avoir le même sentiment que toi, d'autant plus que le premier tome de Rama s'est révélé long vers la fin.

Enregistrer un commentaire

Attention : Tout commentaire Anonyme sera systématiquement effacé.

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.