lundi 17 janvier 2011
The Green Hornet
Britt Reid, rédacteur en chef du Daily Sentinel, combat le crime sous l'identité de The Green Hornet. Il est aidé dans sa tâche par Kato, son valet, également expert en arts martiaux et chauffeur de la Belle Berthe (Black Beauty), une voiture truffée de gadgets.
Remake de la série culte des années 60 qui a révélé Bruce Lee dans le rôle de Kato, The Green Hornet est le nouveau film de Michel Gondry (Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Be Kind, Rewind et La Science des Rêves). Que pouvait donc bien faire ce réalisateur barré d’une telle franchise à priori bien éloignée de son univers habituel ? La réponse est simple : un divertissement d’une excellente qualité. The Green Hornet est un film de super héro tout ce qu’il y a de plus classique sur le papier. L’histoire est celle de Britt Reid, riche héritier d’un groupe de presse qui pour donner un sens à sa vie, jusque là oisive, décide de devenir le frelon vert, un justicier costumé qui la nuit va en découdre avec la pègre. Il est aidé par Kato, son serviteur à la ville et sidekick, expert en arts martiaux et inventeur de gadgets en tout genre, la nuit. Ensemble ils patrouillent la ville à bord de The Black Beauty, une Chrystler Imperial pleine de gadgets à faire baver d’envie James Bond.
Michel Gondry réalise un véritable tour de force dans ce film, celui de conserver un esprit très pulp, très années 60, tout en ajoutant à son film la touche de modernité indispensable pour intéresser le grand public. The Green Hornet fait bien sur beaucoup penser à Batman avec sa bat-cave, sa bat-mobile, ses bat-gadgets. Dans les deux cas il s’agit du même type de héro milliardaire le jour et justicier la nuit. Mais la référence de Gondry n’est pas le Batman de Nolan, ni même celui de Burton. Non il s’agit du Batman d’Adam West immortalisé dans la série des années 60 si kitch avec ses onomatopées qui s’affichent à l’écran. D’ailleurs, le générique de fin fait la part belle à ces bing, bam, boum si charmants et je me suis mis à regretter leur absence durant le film.
Quoiqu’il en soit, ce film est déjà en l’état une réussite qui doit beaucoup à ses acteurs. Le couple Green Hornet / Kato fonctionne à merveille. Si j’avais au départ des doutes sur le choix de Seth Rogen pour le rôle principal, ceux ci ont été vite balayés tellement à postériori le résultat s’avère évident. Les deux acteurs se complètent à merveille, aussi bien dans les scènes d’action que dans les scènes de comédie. Chacun a son registre, chacun a sa spécialité et jamais ils ne se font de l’ombre. Mais un bon film de super héro ne peut être pleinement réussi sans un bon méchant. Michel Gondry a fait appel pour cela à Christoph Waltz qui nous refait le coup du colonel Hans Landa d’Inglorious Bastard et ca fonctionne terriblement bien même si l’impression de copié collé est réelle. Qu’importe, cet acteur est né pour incarner ce genre de personnages, cruel, sadique mais en même temps décalé, drôle et quelque part attachant.
Visuellement, on retrouve la patte de Michel Gondry, ancien clippeur. Ca regorge d’effets visuels tape à l’œil mais parfaitement dans l’esprit du film comme par exemple un split screen infernal qui rappelle le découpage d’une planche de BD. Michel Gondry s’amuse également avec la 3D. Les explosions nous envoient quantité de débris au visage. Gondry triture aussi les perspectives et la profondeur dans les séquences de combat au ralenti par exemple. Certains effets font un peu too much comme le coup des capsules de bouteilles qui volent vers le spectateur. Mais qu’importe. L’idée est avant tout de divertir, que le spectateur en ait pour son argent et ressorte avec la banane sur le visage. La mission est parfaitement remplie de ce coté là.
Si The Green Hornet n’invente rien, il a le mérite de ne pas s’enliser dans un genre extrêmement codifié. Michel Gondry a su imposer sa pate et nous livre un film fun et efficace. Le dosage entre l’humour et l’action est parfait. Les acteurs cabotinent joyeusement. Ils prennent du plaisir et celui-ci est communicatif. On pourra peut être regretter certaines scènes d’action, surtout la dernière, parfois illisibles à cause d’un montage trop cut. Mais c’est vraiment histoire de chipoter tellement ce film est bourré de qualités. Bref, The Green Hornet est LE divertissement à voir en ce début d’année au cinéma. Une sucrerie à consommer sans modération.
4 commentaires:
Je pense que nous sommes parfaitement d'accord sur ce film. Pourtant, il est très loin de faire l'unanimité ; j'ai l'impression qu'il est trop approché au premier degré...
Étrangement ca ne m'étonne qu'à moitié. Le coté un peu rétro doit pas mal déranger. Le grand public est finalement assez formaté par les productions Marvel et n'imagine pas qu'autre chose soit possible dans le genre super héro. Watchmen avait souffert du même problème également.
Je ne sais pas... Peut-être qu'il y a ce côté "démystification" qui dérange, comme dans Watchmen alors, mais qui a reçu un bien meilleur accueil.
Je crois surtout que les français n'ont pas une culture comics mais une culture Marvel. Je souhaite bien du courage à Warner pour vendre du Green Lantern et de la ligue des justiciers aux français.
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