Auteur : David S. Khara
Editeur : Editions Critic
Pages : 260
Prix : 17 €
1942. Pologne. Camp de Stutthof. Le chef suprême de la SS rencontre secrètement le scientifique en charge du plus important projet du 3e Reich.
De nos jours. États-Unis. Jay Novacek, jeune trader new-yorkais, dépressif et alcoolique, reçoit la visite de deux émissaires de l’armée. Son père, haut gradé de l’US Air Force, vient de mourir dans d’étranges circonstances. Aussitôt, la C.I.A. dépêche une pétillante recrue pour protéger le fils du défunt.
Au même moment, près de la base de Langley en Virginie, un agent du Mossad abat un espion à l’issue d’un interrogatoire musclé. Muni de nouvelles informations, il se rend vers son prochain objectif : un certain Jay Novacek.
Venue des heures les plus sombres de l’Histoire, une terrible machination se met en branle, menaçant l’humanité tout entière. N’est-il pas déjà trop tard pour l’arrêter ?
C'est le polar qui fait le buzz en ce moment sur Internet. Tout le monde en parle de façon dithyrambique. La blogosphère et les critiques ne tarissent pas d'éloges. Son éditeur, dépassé par le succès qu'il rencontre, a été obligé de commander un nouveau tirage de 10 000 exemplaires d'urgence. Alors qu'en est il exactement ? Le projet Bleiberg est il vraiment le polar de l'année ou bien sa réputation est elle usurpée ?
Le projet Bleiberg raconte l'histoire de Jay Novacek, trader New-Yorkais, à qui il est arrivé un terrible évènement quelques mois plus tôt et qui a sombré dans l'alcoolisme. Un matin, il apprend la mort de son père, disparu depuis plus de 20 ans. Suite à cela il va découvrir que son père n'a pas en fait abandonné femme et enfant comme il le pensait mais est partis pour les protéger suite à la découverte d'un complot de grande envergure au sein de l'armée. Jay Novacek va donc partir sur les traces de son père et tenter de découvrir. Il sera accompagné par Jacqueline, un agent de la CIA, et Eytan, un agent du Mossad. Ensemble, ils vont mettre à jour une terrible machination qui se déroule sur plus de 80 ans et qui implique de hauts responsable nazis, Adolf Hitler et Himmler en tête, et des laboratoires pharmaceutiques sur fond d'expériences génétiques, de camps de concentrations et de grippe H1N1.
Si il y a une chose que l'on ne peut pas retirer au projet Bleiberg, c'est que son histoire est sacrément bonne. David S. Khara mêle habilement réalité historique et fiction dans une machination internationale menée par une organisation secrète des années 20 à nos jours. Au passage, cette machination est l'occasion d'évoquer certaines pratiques des américains et des russes qui se sont disputé les scientifiques Allemand à la fin de guerre, quitte à fermer les yeux sur certains crimes de guerre. C'est assez passionnant et même si finalement ca n'est pas d'une grande originalité, je suis toujours client de ce genre d'excercice d'autant plus que la période historique s'y prête parfaitement. De ce point de vue là, le livre est indéniablement une réussite.
Par contre, il n'est pas exempt de défauts comme ses personnages qui sont beaucoup trop clichés. Le héros tourmenté qui se laisse mourir à petit feu dans une bouteille de whisky, on l'a vu des centaines de fois. Bien sur, il va sans dire (je ne pense pas spoiler grand chose en disant cela) qu'il finira dans les bras de la gentille agent de la CIA. Les personnages ne sont clairement pas assez travaillés de même que les rebondissements que j'ai vu venir pour la plupart.
Quant au style, je le trouve hésitant. On passe constamment de la première à la troisième personne suivant que l'histoire est vue par Jay ou par un des autres personnages. Jay Novacek s'exprime dans un style très "Nestor Burma" qui fait là encore cliché, voire risible car certains mots sonnent faux. Les bourre-pif c'était très bien dans les tontons flingueurs. En 2010, le terme fait désuet. Le livre est court (260 pages) et fait la part belle à l'action. C'est efficace et on ne s'ennuie pas un instant. Mais personnellement, je n'aurais pas été contre une centaine de pages supplémentaires afin d'étoffer un peu les personnages.
Au final, pour moi, le projet Bleiberg n'est pas un polar extraordinaire. L'histoire est bonne mais mal exploitée et les personnages sont beaucoup trop impersonnels pour qu'on s'y attache. De toute façon, comment voulez vous éprouver de la sympathie pour un héros qui souhaite remplacer son Aston Martin DB9 par une Lexus ? Je comprends que l'on puisse l'aimer. Il a des qualités certaines. Mais il ne s'agit clairement pas du polar ultime qu'on veut nous vendre.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire
Attention : Tout commentaire Anonyme sera systématiquement effacé.
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.