The Walking Dead - S01E02

Le pilote de cette nouvelle série m'avait laissé sur ma faim. Si on ne pouvait que se réjouir de voir une série aborder sérieusement un thème purement horrifique, j'avais exprimé plusieurs réserves quand au traitement qui en était fait. Ce pilote me semblait bien trop timide, bien trop réticent à remettre en question les sacro saintes valeurs américaines. Aujourd'hui, après la vision du deuxième épisode, je n'ai malheureusement plus aucun doute. Je peux le dire dès à présent, si cette série est un succès en terme d'audiences au point qu'une saison 2 à déjà été commandée, sur un terme purement zombiesque c'est un échec...

Si le premier épisode était finalement assez fidèle au comics, ce deuxième épisode s'en éloigne sensiblement et propose une compilations de différentes péripéties qui dans le comics se passent en plusieurs fois : la rencontre avec Glenn, le stratagème que trouve Rick pour passer inaperçu auprès des zombies. Du coup, cet épisode entièrement urbain fait l'impasse sur le camp de réfugiés. Pourquoi pas... Ce n'est pas forcément un mal de prendre des fois des chemins différents pour arriver au même résultat. Il faut que ceux qui connaissent le comics puissent suivre la série sans en deviner à l'avance les moindres rebondissements. Le problème, c'est que ce que nous proposent les scénaristes de la série est largement moins bon que le matériau d'origine.

Le plus gros problème de cet épisode, c'est les nombreux personnages inventés par les scénaristes. Alors que dans le comics, les réfugiés formaient un noyau dur d'une dizaine de personnes, ici il semble bien qu'il y en ai deux fois plus et que, pour la plupart, il sont tout simplement inintéressants. Pire, ceux qui apparaissent dans cet épisodes ne sont qu'une compilation de clichés. Il y le noir rappeur "yo man" con comme ses pieds. Il y a également un porto ricain qui fait la plante verte pour remplir le cota d'acteurs issus des minorités. Et clou du spectacle, il y a le redneck, fasciste, raciste et tyrannique qui a sans doute été un membre très actif du KKK et de la NRA. Le genre de mec sympathique qui considère que Georges Bush est la pire des vermines communistes. Le genre de mec, on s'en doute, increvable et qui va venir pourrir la vie des gentils héros pendant de nombreux épisodes. Quand je disais que l'aspect politique des zombies risquait d'être sacrifié au nom du Dieu audimat, en voici une nouvelle preuve. Le comics montre comment des gens ordinaires, dans une situation extraordinaire, en arrivent à renier tous leurs principes et à se comporter comme des criminels. Dans la série, ca ne sera pas ca. Les gentils resteront gentils et les méchants l'étaient déjà avant l'apparition des zombies.

Quand aux zombies justement, là aussi je me demande ce que les scénaristes ont dans la tête. Je me demande même si ils ont vu un jour un seul film de zombies, parce que là c'est du n'importe quoi. Déjà les zombies de Walking Dead (la série) courent. Rigolez, pas. Le sujet est sérieux et divise les fans du genre. Il y a eu des guerres de religion qui ont démarré pour moins que ca. Mon avis, c'est que c'est déjà un exploit qu'un morceau de viande en décomposition arrive à mettre un pied devant l'autre. Faudrait pas pousser trop loin et lui demander de piquer un sprint. Et puis quand on regarde les différents films de zombies, la plupart qui les font courrir sont quand même bien mauvais. Qu'on ne vienne pas me parler de 28 jours plus tard, ca n'est pas un film de zombies mais d'infectés. Ensuite, les zombies de Walking Dead (la série) raisonnent. Ils sont capables d'escalader des clôtures et d'utiliser des pierres pour fracasser des vitres. Il y a même un zombie qui apparait plusieurs fois (déjà dans l'épisode 1) et qui regarde les héros avec un air de celui à qui on ne la fait pas. Je ne sais pas où ca va nous amener mais on n'est pas loin de les voir parler.

Bref, ce deuxième épisode ne corrige pas un seul instant les problèmes du premier. Pire, il en rajoute. Il est pour moi impossible que cette série arrive à me plaire. Amateurs du comics, passez votre chemin. La série ne lui arrive pas à la cheville. Amateurs de zombies, rematez vous les Romero ou les Fulci, c'est 10 fois mieux.