Scénariste : Mark Millar
Dessinateurs : Dave Johnson & Killian Plunkett
Editeur : DC Comics
Pages : 160
Prix : 17.99$
Dessinateurs : Dave Johnson & Killian Plunkett
Editeur : DC Comics
Pages : 160
Prix : 17.99$
Etrange visiteur venu d'un autre monde. Capable de modifier le cours des fleuves, de tordre l'acier à mains nues et qui, en tant que héros des travailleurs, mène un combat sans fin pour Staline, le socialisme et l'expansion mondiale du Pacte de Varsovie. Dans cette surprenante version d'une histoire bien connue, une fusée kryptonienne s'écrase sur la Terre avec à son bord un bébé qui deviendra un jour l'être le plus puissant de la planète. Mais le vaisseau n'atterrit pas en Amérique. L'enfant ne grandit pas à Smallville, au Kansas, mais dans un kolkhoze d'Union soviétique ! Mark Millar, le scénariste de The Authority et Wanted, nous livre une interprétation très personnelle du mythe de Superman.
Que ce soit chez Marvel (la série des What if ?) ou chez DC (les Elseworlds), le monde des comics s'est depuis longtemps nourris de récits réinventant la réalité de ses héros, imaginant ce que leur destinée aurait été si à un moment de leur vie ils avaient pris des décisions différentes. C'est dans cette tradition que s'inscrit Superman : Red Son en transposant le fils de Krypton dans l'URSS communiste de Staline, ce qui ne fut pas une entreprise facile contrairement à ce que l'on pourrait penser. En effet, au Etats Unis, Superman est une icône. Il fait partie intégrante de la culture populaire américaine et le voir arborer la faucille et le marteau avait quelque chose de sacrilège.
Superman : Red Son est une comic en trois parties qui se déroule sur une soixantaine d'années. L'histoire commence au début des années 50 quand Staline révèle au monde l'existence de Superman. Il en fait un symbole de la puissance de l'URSS et un ambassadeur du communisme. Au début, Superman n'est pas intéressé par la politique. Il ne veut que le bonheur de l'humanité. Mais à la mort de Staline, il va prendre ses responsabilités. Persuadé que le communisme est la solution à une paix durable dans le monde, Superman n'aura de cesse de convaincre les autres pays de le rejoindre dans son combat pour une société utopique. Mais comme le dit le fameux proverbe, l'enfer est pavé de bonnes intentions. Et l'utopie de Superman ne tarde pas à se transformer en dystopie. Tel un Big Brother, Superman contrôle d'une main de fer le monde communiste et n'hésite pas à rééduquer les dissidents. Seul Lex Luthor, l'homme le plus intelligent du monde, parvient à se dresser contre lui.
Cette histoire est franchement agréable à lire. Mark Millar (Wanted, Kick-ass, Ultimate X-Men), réussit à livrer une histoire qui plaira autant aux habitués de l'univers DC qu'aux novices. Outre Superman, on croise de nombreux personnages connus. Certains ont un rôle important comme Wonder Woman, Batman en leader de la résistance russe, Lex Luthor le président des Etats Unis ou Green Lantern. D'autres ne font qu'un bref passage comme Oliver Queen (Green Arrow) et Barry Allen (Flash) en reporters du Daily Globe, Jimmy Olsen en agent de la CIA, Bizarro et même Kryto le chien de Superman (saurez vous le trouver ?). Bien que l’histoire soit assez classique, Mark Millar essaye de dépasser le cadre super héroïque et aborde des thématiques qui lorgnent vers Orwell et 1984. C’est assez rafraichissant pour un comic, surtout mettant en scène Superman, même si il faut reconnaître que Millar ne rentre pas en profondeur dans la critique du système totalitaire.
Graphiquement, c’est superbe. J’aime beaucoup le travail effectué par Johnson et Plunkett. Au début, alors que Staline est au pouvoir, les deux artistes se sont inspirés des dessins de propagande soviétiques. Les couleurs dominantes sont sombres pour faire ressortir les teintes de rouge. Et puis au fur et à mesure que Superman instaure sa société utopique, les couleurs deviennent vives et flashy pour illustrer ce monde soit disant « parfait » mais trop lisse et aseptisé.
Bref, Superman Red Son est un comic que j’aime vraiment beaucoup. C’est une vision différente de ce super héro que nous connaissons tous. Plus sombre, plus tourmenté, plus adulte, ce comic est susceptible de plaire autant aux fans du genre qu’aux novices ou ceux qui n’aiment pas Superman pour son coté monsieur propre. C’est bien écrit, joliment dessiné. Et pour ne rien gâcher, la fin est assez habile. Mark Millar avait un temps proposé à Warner (propriétaire de DC Comics) une idée d’adaptation au cinéma de Superman en trois films. Le projet n’a malheureusement pas été retenu et c’est bien dommage vu la vision que Mark Millar a du personnage.
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5 commentaires:
J'aime bien les comics, mais Superman m'a effectivement toujours paru trop gentillet, limite gnangnan pour la société actuelle ! Cette uchronie à l'air sympa, et j'aime bien Marc Millar, donc je me laisserai sans doute tenter, ne serait-ce que pour voir Luthor du côté des gentils !
Le côté uchronique reste discutable. Ce qui ne l'est pas, c'est la qualité de ton article qui donne vraiment envie (même si je ne lis plus trop de BD)
A.C.
@JainaXF
Tu devrais jeter un oeil également à Superman Earth One qui est un reboot de la franchise avec un Superman assez différent, tourmenté et dans le doute. Je l'ai chroniqué il y a quelques jours.
Sinon, je recommande aussi la série Batman/Superman scénarisée par Jeph Loeb. Je ne suis pas spécialement fan des aventures de supes tout seul, mais avec Batman c'est un régal. Les deux personnages se complètent parfaitement. Par contre, aucune idée si ca a été traduit.
@AC
Pourquoi dit tu que le coté uchronique est discutable ?
Je peux confirmer que ça été traduit. C'est sorti sous le titre de Batman/Superman en France. ^^
Merci Marvell pour l'info.
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