lundi 11 octobre 2010

Captifs


Carole est membre d’une équipe humanitaire dont la mission au Kosovo touche à sa fin. Sur le chemin du retour, elle et ses deux co-équipiers sont brutalement attaqués et enlevés par des criminels aux motivations inconnues. Qui sont ces ravisseurs ? Que veulent-ils vraiment ? La vérité va se révéler terrifiante…

Les films de genre français sont assez rares sur nos écrans. Alors quand il en sort un et qu'en plus il n'est pas mauvais, ca serait dommage de ne pas en parler. A partir d'un pitch simple (3 gentils français capturés par une bande de bouseux des balkans) Yann Gozlan, dont c'est la 1ere réalisation, livre un film certes pas vraiment original (à l'image de la catchline pompée sur Alien) mais efficace.


Efficace, le film l'est surtout dans ses scènes d'actions qui sont particulièrement réussies. Yann Gozlan fait preuve d'une maitrise technique déjà affirmée. La scène de la capture est à ce titre très belle et bien amenée. De même, la poursuite finale est diablement efficace. Le montage est nerveux mais toujours lisible. La tension est bien gérée même si on sent que le réalisateur n'a pas voulu se lâcher complètement par peur d'en faire trop et de perdre en réalisme et crédibilité (j'y reviendrais par la suite). Tout cela est joliment filmé avec un scope maitrisé et une photo travaillée. J'ai beaucoup aimé les scènes de captivité pour le travail sur les contrastes.


A coté de ca, le film est moins bon dans toute la partie se déroulant dans la prison. Ce passage, qui occupe quand même la moitié du film est assez inefficace et manque cruellement d'ambition. Le réalisateur a voulu donner à son film un coté réaliste et travailler une atmosphère angoissante. Malheureusement, le film ne l'est jamais vraiment. Passé la découverte des motivations des ravisseurs et le premier meurtre, il s'installe une sorte de nonchalance. Les rebondissements sont sans enjeux puisque l'on se doute que de toute façon cela va se régler dans la pièce au bout du couloir. Il aurait fallu à mon avis soit verser dans le gore et y aller franchement dans la démesure, façon Hostel ou Frontiere(s) si on veut rester dans les références françaises. Ou alors pousser encore plus le coté réaliste et vraiment exploiter le sujet pour le rattacher à l'actualité récente. Au lieu de ca, le film a un peu le cul entre deux chaises. Pas vraiment gore, pas vraiment réaliste. Son sujet est sous exploité et réduit à un simple élément de décor.


Les acteurs sont convainquant dans l'ensemble. Zoé Felix s'en sort très bien dans un rôle physique et loin de ce qu'elle a fait jusque là. Philippe Krhajac, qui fait le médecin Kosovar, impose sa présence avec sa tronche de médecin nazi. Par contre Arié Elmaleh est le maillon faible du casting. Il est très bien pour faire le couillon dans les pubs SFR. Par contre là, il est juste à baffer. Sa mort arrive comme une délivrance.


Au final, c'est le syndrome du ver à moitié plein ou à moitié vide. Pas franchement une réussite mais pas raté non plus, Capitfs mérite qu'on lui donne sa chance car il a ses bons moments. Et puis je pars du principe qu'il faut soutenir toutes les tentatives de cinéma différent made in France.

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