Laisse moi entrer

Owen est un enfant timide et introvertis. Il n'a pas d'amis. Il est martyrisé par ses camarades de classe. Ses parents sont en instance de divorce. Sa mère, trop occupée à gérer ses problèmes le laisse livré à lui même. L'arrivée d'Abby, une jeune fille étrange de son age va changer sa vie. Ces deux enfants solitaires vont se lier d'amitié. Leur relation va peut à peut évoluer vers un amour tendre et sincère. Mais l'arrivée d'Abby coïncide également avec une série de disparitions et de meurtres sanglants. Owen va rapidement découvrir la vrai nature d'Abby.

Laisse moi entrer est le remake américain de l'excellent film suédois, Morse, sortis sur nos écrans il y a deux ans. On ne va pas débattre encore une fois sur l'incapacité du public américain à voir des films étrangers ou sur le nombre de plus en plus important de remakes qui sortent des studios américains chaque année. Tout à déjà été dit sur le sujet. Parlons plutôt du film puisqu'il existe.

J'avoue qu'au départ je n'étais pas chaud pour aller le voir. Trop d'exemples de remakes américains ratés et fades encombrent ma mémoire. Et puis finalement, j'étais curieux de voir ce que pouvait donner Chloë Moretz dans un rôle dramatique et j'y suis donc allé. Grand bien m'en a prit car le film est une réussite. C'est l'exemple même du remake intelligent qui réussis à transposer l'oeuvre original dans un contexte américain tout en en gardant l'âme.

Matt Reeves a bien compris que cette histoire c'est avant tout une histoire d'amour entre deux êtres qui n'étaient pas fait pour s'aimer. La dessus, Laisse moi entrer est presque une copie carbone de Morse. On retrouve même certaines répliques identiques à la virgule près. Celle que je trouve peut être la plus touchante c'est quand Owen, ayant compris que Abby est un vampire, lui demande : "Quel age as tu?" et qu'elle répond : "J'ai douze ans... depuis très longtemps". Le charme opère donc toujours grâce au talent des deux jeunes acteurs et à la justesse des dialogues. C'est juste une histoire d'amour magnifique et touchante.

Là où le film diverge de son modèle suédois, c'est sur le reste. L'enquête policière gagne en rythme et en suspens. Les relations entre Abby et son "père" sont plus explicites. Matt Reeves a rajouté des scènes entre ces deux personnages pour que l'on comprenne mieux ce qui les unis. De même, la nature d'Abby nous est révélée plus tôt et les scènes de vampirisme sont plus violentes et avec une imagerie plus "traditionnelle". Si le remake est donc plus explicite, cela reste bien fait. Les explications s'insèrent naturellement dans l'histoire et ne sont jamais trop appuyées. Le remake américain gagne en efficacité ce qu'il perd en subtilité.

Laisse moi entrer est donc un excellent remake respectueux du film de Tomas Alfredson. Il mérite d'être vu que vous connaissiez ou non l'original. Bien sur, si vous ne l'avez jamais vu je vous conseille évidemment de voir les deux versions pour apprécier la différence de traitement. Mais on ne peut pas franchement dire qu'un film est largement meilleur que l'autre. C'est juste une question de sensibilité dans la façon de raconter l'histoire.

la bande annonce :