mercredi 20 octobre 2010

La fiancée de Frankenstein (1935)


La créature de Frankenstein a survécu à l'incendie du moulin. Capturée par les villageois, elle réussit à s'échapper et trouve asile chez un vieil ermite aveugle avant d'être secourue par le savant Pretorius. Celui-ci propose au docteur Frankenstein de reprendre ses travaux et de créer une créature femelle assemblée de la même manière et qui deviendrait la "fiancée" de la créature...

Réalisé quatre ans après le premier film, la fiancé de Frankenstein en est la suite directe. Contrairement à l'adage bien connu, cette suite est sans doute meilleure que l'original. En effet, passé les première minutes et les villageois qui sont soudainement devenus stupides et énervants (mention spéciale à la servante Minnie qu'on a envie d'éclater contre les ruines du moulin), le film développe des thèmes qui le placent plus dans l'esprit du roman de Mary Shelley.


La créature n'est plus simplement un faire valoir pour effrayer le spectateur. Elle commence à prendre conscience de ce qu'elle est, de son isolement et de la haine qu'elle suscite. Elle apprend à parler et "s'humanise". Une empathie s'installe entre la créature et le spectateur et on ne peut que la soutenir dans sa volonté de ne plus être seul et d'avoir une compagne, quelqu'un qui la comprenne. Ce deuxième film est beaucoup plus fidèle au livre de Mary Shelley. Il reprend même certains passages qui ne figuraient pas dans le précédent film faute de temps. Le vieil ermite par exemple ou l'idée de la fiancée.

La fiancée justement, elle est magnifique. Dans le livre, Frankenstein en abandonnait la création ne pouvant se résoudre à créer une seconde créature. James Whales a eu la bonne idée de s'écarter du roman et d'aller jusqu'au bout du processus. Le résultat est un moment de grâce qui touche au génie. La fiancée est l'une des créatures les plus stylées du cinéma d'horreur et d'épouvante. Immédiatement reconnaissable à sa coiffe hérissée et veinée de blanc elle est interprétée par Elsa Lanchester qui livre une prestation incroyable pleine de poésie macabre et de romantisme. Elle n'est présente que lors des dix dernières minutes du film mais elle réussie l'exploit d'éclipser tout le monde, y compris le monstre de Frankenstein.


La réalisation est toujours aussi moderne pour l'époque. Les travellings sont encore plus nombreux que dans le premier film. Les décors sont très travaillés. L'aspect gothique du film a été renforcé. L'esthétique rappelle l'expressionnisme allemand avec ses jeux d'ombres, ses perspectives étranges ou le gigantisme de certains éléments du décor. Les maquillages de Jack Pierce sont toujours aussi réussis. Enfin, les effets spéciaux sont également impressionnants comme dans la scène où le docteur Prétorius montre ses petites créatures à Frankenstein. Plus ambitieux que le premier film, disposant d'un budget plus sans doute plus conséquent, la fiancée de Frankenstein est un grand film qui traverse le temps sans problème. Mis à part la tentative d'humour lourdingue incarnée par le personnage de Minnie, c'est un quasi sans faute.

1 commentaires:

A.C. de Haenne a dit…

J'ai eu la grande chance de le voir récemment au cinéma, au cours d'une soirée spéciale ayant pour thème : la figure du monstre au cinéma.

J'en parle ici : http://a-c-de-haenne.eklablog.com/la-fiancee-de-frankenstein-cinema-a1734715

et ici, de la soirée : http://a-c-de-haenne.eklablog.com/la-figure-du-monstre-au-cinema-a1736079

A.C.

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